Le stress modéré pour s’endurcir

Autophagie et vieillissement

On l’a longtemps su, le stress cellulaire peut avoir des effets bénéfiques sur l’organisme. D’ailleurs, faire du sport, aller au sauna ou courir sont bénéfiques non seulement pour votre santé physique, mais aussi pour votre santé mentale et votre longévité. Des chercheurs du Sanford Burnham Prebys Medical Discovery Institute (SBP), sous la direction du Dr Caroline Kumsta, ont identifié un procédé de recyclage cellulaire responsable des effets bénéfiques d’un stress modéré ; ce procédé s’appelle l’autophagie.

Les chercheurs pensent que ce mécanisme pourrait avoir comme effet bénéfique d’augmenter la longévité. Ils espèrent que cette étude sur l’autophagie, publiée dans Nature Communications, mènera à des traitements pour certaines maladies neurodégénératives telles que la Chorée de Huntington, la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.

L’autophagie, un mécanisme naturel de défense contre le stress

mécanisme d'autophagie
Mécanisme d’autophagie

Notre organisme utilise l’autophagie pour recycler les composants de cellules sénescentes et défaillantes, afin de les réutiliser pour former de nouvelles molécules. Ces composés peuvent également servir de source d’énergie pour alimenter la cellule. Ainsi, l’autophagie est un mécanisme qui aide à faire face au stress et se déclenche dès que l’organisme doit faire face à des conditions difficiles.

Sur de courtes périodes, le stress pourrait se révéler bénéfique puisqu’il permettrait aux simples organismes et aux cellules humaines de mieux s’équiper et résister aux autres événements stressants à venir. Ainsi, il existe un lien indéniable entre longévité et résistance au stress. L’équipe de recherche du SBP a testé l’influence de l’autophagie sur la résistance au stress.

Le stress du choc thermique

L'autophagie cellulaire aide à vivre plus longtemps

Dr Kumsta et son équipe ont mené des tests sur un vers transparent, C. elegans, qui n’a que quelques semaines d’espérance de vie, et qui présente des similitudes génétiques avec l’être humain. Quelques jours après avoir incubé un groupe de vers à 36°C pendant une heure, les chercheurs ont à nouveau exposé ce même groupe à un choc thermique moins important, afin de savoir si le ce dernier pouvait induire un stress bénéfique pour les mécanismes de survie des organismes.

Ils ont constaté un taux de survie supérieur chez les vers dont les mécanismes d’autophagie ne présentaient pas de déficience, ce qui suggère que le mécanisme joue un rôle clé pour la résistance au stress modéré, et la survie en général. Ils ont également constaté que l’accumulation de protéines agrégées dans certains tissus chez les vers était largement réduite, grâce à l’autophagie, après exposition à un stress modéré. Ce caractère est souvent présent dans le tableau clinique des maladies dégénératives liées au vieillissement, lorsque des agrégats anormaux de protéines se forment dans les neurones.

Face à la réception enthousiaste qui est faite à son étude, le Dr Kumsta suggère qu’aller au sauna ou faire du yoga Bikram pourrait être une bonne façon de renforcer son organisme et de vivre plus longtemps, mais que l’efficacité de ces méthodes sur l’être humain restait à prouver.

Hans Luboya-Kombé

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Hans is a process supports engineer after his masters in materials chemistry at the university of Paris-Est Créteil.

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Hans est aujourd’hui ingénieur support procédés après un master en chimie des matériaux à l’université de Paris Est Créteil.

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