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Lithium : d’un traitement de l’humeur à un agent anti-âge

Le lithium est utilisé en médecine sous forme de sel, dont le principe actif est l’ion Li+. Il fait partie de la famille des thymorégulateurs, ou régulateurs de l’humeur. Initialement un traitement contre les troubles bipolaires et certaines formes de schizophrénies, le lithium fait aujourd’hui l’objet d’espoirs importants en terme de lutte contre le vieillissement.

Intérêt
Preuve d'efficacité
Accessibilité

Chez Long Long Life, nous ne vendons pas ces produits car nous pensons que c’est le prix de la liberté. Nous ne sommes pas des intermédiaires de vente.

Puisque nous n’avons pas d’intérêt financier, nous pouvons vous dire toute la vérité sur les traitements développés à l’heure actuelle pour lutter contre le vieillissement et vous offrir la meilleure information possible.

Un ion contre les troubles de l’humeur et la goutte

Historiquement, le lithium était utilisé contre la goutte et les rhumatismes, notamment en cures thermales ou sous forme de cataplasmes. Il a plus tard été prouvé que ces remèdes étaient plein de bon sens, le lithium diminuant l’inflammation au niveau des cartilages en impactant leur réponse aux cytokines, comme IL1β et NFκB [1]. Depuis plus de 30 ans, les sels de lithium sont également le traitement de première intention des troubles bipolaires. Il est très efficace dans les phases maniaques, diminue l’amplitude des phases dépressives et limite les pensées suicidaires [2]. Cependant, son mécanisme d’action est flou et les chercheurs essaient encore à l’heure actuelle d’élucider son rôle dans ces processus neuronaux complexes.

Le lithium contre le vieillissement ?

C’est en cherchant, qu’ils ont trouvé de nouvelles applications pour le lithium. En effet, il semblerait que les télomères des personnes prenant de faibles doses de lithium sur de longues durées (plus de 30 mois) soient plus long d’environ 35%, indiquant une protection contre le raccourcissement des télomères [3]. Cet effet était d’autant plus important que la réponse au traitement par le lithium était bonne (sans rechute ou effets secondaires). Chez le rat, une équipe a commencé à apporter des éléments de réponse afin de comprendre comment le lithium permettait de modifier la taille des télomères : il semblerait ainsi que la régulation à la hausse du gène codant pour la télomérase, Tert, soit impliquée, et que ce mécanisme passerait par la β-caténine [4] (voir dossier télomères).

Plusieurs études ont également été menées dans les maladies neurodégénératives, prouvant que l’action du lithium passerait par l’inhibition de GSK3β. Cette enzyme, au centre de la voie de signalisation Wnt canonique (une voie impliquée dans la différenciation cellulaire et le cancer majoritairement), a un rôle prépondérant dans la neuroprotection et la neurogénèse. Lorsqu’elle est activé, elle peut déclencher des phénomènes pathologiques amenant à la survenue de maladies comme le diabète, certains cancers et surtout, certaines maladies neurodégénératives, comme Alzheimer [5]. Le lithium, en entrainant indirectement son inhibition, diminue le risque de maladies liées à l’âge. Parallèlement, l’inhibition de GSK3β augmenterait aussi la longévité chez la drosophile [6].

En plus de son effet sur GSK3β, le lithium semble impliqué dans des phénomènes spécifiques des maladies neurodégénératives : il diminue l’amyloïde dans la maladie d’Alzheimer [7] et a un effet protecteur contre les symptômes de la maladie de Parkinson [8].

  • Nombre de publications : plus de 4000
  • Molécule disponible : sur prescription
  • Mode d’administration : par voie orale
  • Posologie : chez les bipolaires entre 500 mg et 1,5 g / jour. Pour obtenir un effet anti-âge, il semblerait qu’une petite dose entre 20 et 50 mg / jour soit suffisante [9].

Le lithium n’est pas à prendre sans avis médical. Il est connu pour ses effets bénéfiques mais présente également des effets secondaires non négligeables. Parmi eux, il n’est pas rare pour un patient d’avoir la bouche sèche, des troubles digestifs parfois accompagnés de nausées ou encore des difficultés d’élocution. Dans ces cas là, il est nécessaire d’en parler avec votre médecin pour éventuellement adapter la dose quotidienne ou envisager d’autres médicaments pouvant diminuer ces effets secondaires.

Il existe aussi un débat quant à la toxicité rénale du lithium [10]. Chez les insuffisants rénaux, il est aujourd’hui déconseillé de prendre de fortes doses et d’adapter éventuellement le traitement au cours du temps.

Enfin, les études sur l’augmentation de la longévité ont été effectuées chez le vers C. Elegans, la drosophile, la souris et le rat. A l’heure actuelle, en dehors de l’effet sur la longueurs des télomères, aucune étude n’a été validée chez l’Homme.

[1] Thompson CL, Yasmin H, Varone A, Wiles A, Poole CA, Knight MM. Lithium chloride prevents interleukin‐1β induced cartilage degradation and loss of mechanical properties. Journal of Orthopaedic Research. 2015;33(10):1552-1559

[2] Geddes JR, Burgess S, Hawton K, Jamison K, Goodwin GM, Long-term lithium therapy for bipolar disorder: systematic review and meta-analysis of randomized controlled trialls, Am J Psychiatry, 2004;161:217–222

[3] Martinsson L, Wei Y, Xu D, et al. Long-term lithium treatment in bipolar disorder is associated with longer leukocyte telomeres. Translational Psychiatry. 2013;3(5):e261

[4] Wei YB, Backlund L, Wegener G, Mathé AA, Lavebratt C. Telomerase Dysregulation in the Hippocampus of a Rat Model of Depression: Normalization by Lithium. International Journal of Neuropsychopharmacology. 2015;18(7):pyv002

[5] Jope RS, Yuskaitis CJ, Beurel E. Glycogen synthase kinase-3 (GSK3): inflammation, diseases, and therapeutics. Neurochemical Research. 2007;32(4-5):577–95

[6] Castillo-Quan JI, Li L, Kinghorn KJ, et al. Lithium Promotes Longevity through GSK3/NRF2-Dependent Hormesis. Cell Reports. 2016;15(3):638-650

[7] Sofola-Adesakin O, Castillo-Quan JI, Rallis C, et al. Lithium suppresses Aβ pathology by inhibiting translation in an adult Drosophila model of Alzheimer’s disease. Frontiers in Aging Neuroscience. 2014;6:190

[8] Lieu CA, Dewey CM, Chinta SJ, et al. Lithium prevents parkinsonian behavioral and striatal phenotypes in an aged parkin mutant transgenic mouse model. Brain research. 2014;0:111-117

[9] Nunes MA, Schöwe NM, Monteiro-Silva KC, et al. Chronic Microdose Lithium Treatment Prevented Memory Loss and Neurohistopathological Changes in a Transgenic Mouse Model of Alzheimer’s Disease. Holscher C, ed. PLoS ONE. 2015;10(11):e0142267

[10] Rej S, Elie D, Mucsi I, Looper KJ, Segal M.Chronic kidney disease in lithium-treated older adults: a review of epidemiology, mechanisms, and implications for the treatment of late-life mood disorders. Drugs Aging. 2015;32(1):31-42

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Dr. Marion Tible

Marion Tible Long Long Life

Author/Reviewer

Auteure/Relectrice

Marion Tible has a PhD in cellular biology and physiopathology. Formerly a researcher in thematics varying from cardiology to neurodegenerative diseases, she is now part of Long Long Life team and is involved in scientific writing and anti-aging research.

More about the Long Long Life team

Marion Tible est docteur en biologie cellulaire et physiopathologie. Ancienne chercheuse dans des thématiques oscillant de la cardiologie aux maladies neurodégénératives, elle est aujourd’hui impliquée au sein de Long Long Life pour la rédaction scientifique et la recherche contre le vieillissement.

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