Les amateurs de café seraient destinés à vivre plus longtemps et en meilleure santé

Les personnes qui consomment chaque jour l’équivalent de trois tasses de café, décafeiné ou non, auraient une espérance de vie plus longue que celles qui n’en consomment pas.

Une vaste étude européenne lie l’espérance de vie et la consommation de café

En ce début de semaine, une étude établissant le lien entre la consommation de café et une espérance de vie plus longue a été publiée dans la revue Annals of Internal Medicine [1]. Cette étude est la plus vaste enquête observationnelle réalisée à ce jour sur le sujet. Durant 16 années consécutives, les chercheurs de l’International Agency for Research on Cancer (IARC) à Lyon, en collaboration avec les chercheurs de l’Imperial College London et ceux d’autres pays européens, ont rassemblé des données observées sur 521 300 individus. Les sujets, âgés de plus de 35 ans, étaient des participants de l’EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). L’EPIC est une enquête européenne dont le but est de comprendre le lien existant entre l’alimentation, les modes de vie et l’apparition des cancers et autres maladies chroniques.

Les chercheurs ont comparé la quantité de café ingérée par jour au taux de mortalité lié à différentes causes. On compte parmi ces causes les maladies cardio-vasculaires, les maladies digestives et les maladies respiratoires, mais aussi les cancers, les suicides et les morts survenues à la suite de tout autre facteur externe, telles que les morts accidentelles. La consommation de café et les habitudes de vie ont été renseignées une seule et une unique fois grâce à un formulaire complété par les sujets eux-mêmes. Sur ce formulaire, les participants ont reporté le nombre de tasses de café consommées en un jour, en une semaine, ou en un mois. Cette quantité a ensuite été convertie en millilitres/jour grâce à des modèles de “tasse type” présentés par les centres où se déroulait l’étude. Les chercheurs ont ensuite réparti les doses de consommation journalière de café en 4 différents quartiles. On distingue ainsi une consommation nulle d’une consommation faible, qui matérialisera le premier quartile. Le second  quartile et le troisième correspondent respectivement à une consommation faible à modérée et une consommation modérée à forte. Le quatrième quartile représente une forte consommation journalière de café. Les informations spécifiques à la prise de café décaféiné ou non ont été recueillies uniquement dans 5 pays. Quant aux causes de décès, elles ont été collectées par différents moyens en fonction des pays : récupération de registres de constats et certificats de décès, ou  encore renseignement pris directement auprès des hôpitaux.

Sans surprise, aucun lien n’a pu être établi entre la consommation de café et le nombre de morts causées par des facteurs externes ou provoquées par suicide. En revanche, après ajustement des données, la mortalité semblait être amoindrie à mesure que la consommation de café augmentait. Ce constat a été observé dans tous les cas pathologiques, pour tous les pays participants à l’étude, et ce, indépendamment du sexe ou du fait que la boisson était caféinée ou décaféinée. D’autre part, la baisse du taux de mortalité dans le cas des maladies circulatoires et du système digestif était encore plus significative.

Une sous-cohorte (n=14 800), choisie par randomisation, a subi des analyses complémentaires. De cette façon, les chercheurs ont pu prendre en compte dans leur étude les variations de biomarqueurs de la fonction hépatique et de l’état inflammatoire selon le nombre de tasses bues. Ces tests sanguins ont également servi à évaluer la sensibilité des sujets à l’insuline, ainsi qu’à visualiser le taux de lipides sanguins.

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Boire du café améliore certaines fonctions biologiques et diminue le risque de mortalité

Dans leurs résultats, les chercheurs ont ainsi noté que les grands consommateurs de café avaient des taux plus bas ALP2, ALT3, AST3, et GGT4, mais des taux plus élevés d’albumine [5]. Pour les femmes seulement, la forte consommation de café était corrélée avec des taux faible de CRP [6], de HbA1c [7], et de Lp(a) [8] et une haute concentration de HDL-C [9].

D’autre part, les chercheurs expliquent que la découverte de cette relation de proportionnalité inverse entre la mortalité et la consommation de café n’est pas sans antécédents. Effectivement, d’autres investigations avaient été menées aux Etats-Unis et au Japon et avaient abouti à cette même conclusion [2] [3] [4] [5] [6]. Aussi, l’étude du IARC a montré une forte diminution de la mortalité dans le cas des maladies hépatiques. Précédemment, des études ont amené une conclusion  semblable : la caféine pourrait avoir un effet anti-fibrogénique sur les hépatocytes et sur les cellules stellaires hépatiques en réduisant leur prolifération, en stimulant l’apoptose et en inhibant l’adhésion cellulaire [7] [8]. Le café est connu pour empêcher la progression de la stéatose hépatique en réduisant l’accumulation lipidique, le stress oxydatif et l’inflammation dans le foie [9]. Il aurait également un effet bénéfique sur la fonction hépatique des patients atteints d’hépatite C [10].

Concernant l’association inverse entre la consommation de café et la mortalité des maladies du système circulatoire, les résultats sont en parfaite cohérence avec l’étude du  National Institutes of Health-AARP datant de 2012 [2]. Dans ce cas de figure, la corrélation est plus forte pour les femmes que pour les hommes. La différence entre les deux sexes pourrait provenir du fait que le risque de mortalité des maladies cérébro-vasculaires est diminué par la consommation de café.  Par ailleurs, une étude a montré que l’incidence des accidents vasculaires cérébraux se trouve diminuée chez les femmes qui ont l’habitude de boire du café [11] [12]. De même l’analyse du taux de HDL-C par les chercheurs du IARC montre bien une augmentation chez la femme consommatrice de café. En revanche, ce n’est pas le cas chez l’homme. Il existe d’ailleurs un lien avéré entre une haute concentration de HDL-C et la diminution du risque d’AVC et d’autres maladies circulatoires [13]. En outre, les concentrations de Lp(a), CRP, et des HbA1, qui sont directement proportionnelles à la survenue de maladies cardiovasculaires, ont tendance à diminuer en fonction de la consommation de café, mais chez la femme seulement. Finalement, concernant les maladies du système circulatoire, la différence du taux de mortalité entre femmes et hommes, pourrait s’expliquer par les effets plus ou moins bénéfiques du café sur les fonctions métaboliques et inflammatoires qui peuvent différer selon le genre.

Malgré tous ces effets bénéfiques, les chercheurs de l’étude ont observé parmi la population féminine une relation de proportionnalité entre la consommation du café et l’augmentation générale du taux de mortalité dans les cancers. Ce résultat est influencé par une augmentation significative du taux de mortalité dans les cas de cancers ovariens. Mais d’après les chercheurs, il n’y a pas d’hypothèse valable expliquant pourquoi le café pourrait favoriser la mort dans ce type de cancer. Les chercheurs du IARC et de l’Imperial College London suggèrent que ce résultat pourrait être fallacieux, et qu’il requiert une étude plus profonde qui explore le niveau d’implication de la consommation de café dans le cancer des ovaires. Cette relation de proportionnalité avait déjà été observée [14], tandis que d’autres études avaient démontré le contraire [15] [16] [17].

Concernant les cas de suicides, le nombre de morts semble proportionnellement inverse à la consommation de café, mais ce fait n’est observable que pour les hommes. De plus, la diminution du taux de suicide en fonction d’une consommation croissante de café avaient déjà été observée dans une cohorte de la Nurses’ Health Study II (NHS II) [2], une étude finlandaise a cependant montré le contraire [18]. Par ailleurs, l’étude européenne n’a compté que 418 suicides, ce qui est un nombre dérisoire compte tenu de la taille de l’échantillon. Cela peut probablement remettre en cause cette dernière conclusion. Les chercheurs ont par ailleurs spécifié qu’ils manquaient d’informations (prise de psychotropes, suivi psychiatrique, état névrotique…) concernant ces cas spécifiques, ce qui ne permet pas de pencher en faveur d’une quelconque hypothèse.

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Le café contient des substances aux multiples bienfaits pour la santé   

En conclusion, cette étude se révèle très intéressante de par sa durée et de par sa vaste étendue. En effet, la taille importante de l’échantillon diminue la probabilité que les résultats soient biaisés. Aussi, l’exploration au niveau international permet d’intégrer à l’étude plusieurs habitudes alimentaires et différents modes de vie, même si corollairement, il reste possible que ces mêmes facteurs aient pu contaminer les résultats. Pour illustrer ce propos, il faut savoir que seulement cinq pays ont considéré le taux de caféine contenu dans la boisson. Néanmoins, dans les analyses faites sur la sous-cohorte (n=14 800) les résultats ont été affinés [1], et la différence entre boisson caféinée ou décaféinée a été prise en compte. Les résultats ont été montré cohérents vis-à-vis de ceux obtenus sur l’ensemble de l’échantillon (n = 521 300). De plus, il existe un biais de suivi : l’importance de la consommation et les habitudes n’ont été renseignées qu’une unique fois.

En définitive, les résultats sont vraisemblablement très proches d’une réalité biologique : une ou des substances contenues dans le café permettent un allongement de l’espérance de vie. Reste à expliquer quelles sont ces substances et à définir comment elles agissent sur l’organisme.

Quant à la caféine, il est possible qu’elle ait un rôle dans l’amélioration de la santé, mais elle n’est certainement pas la seule responsable, car les résultats de l’étude sont indépendants du taux de caféine. A titre indicatif, le café est riche en antioxydants, et notamment en polyphénols. Les antioxydants ont le pouvoir de protéger l’organisme des radicaux libres produits lors de l’oxydation et qui contribuent au vieillissement. Serait-il possible que les propriétés gérontoprotectrices du café proviennent de sa teneur en antioxydants ?

* Reference category was merged with low consumption (quartile 1) due to low case numbers among nonconsumers.

* Based on country-specific quartiles of coffee consumption after exclusion of nonconsumers. Quartile cutoffs were 500, 900, and 1300 mL/d in Denmark; 150, 280, and 450 mL/d in France; 261, 395, and 580 mL/d in Germany; 70, 140, and 240 mL/d in Greece; 60, 92, and 138 mL/d in Italy; 375, 500, and 750 mL/d in the Netherlands; 300, 420, and 540 mL/d in Norway; 50, 105, and 196 mL/d in Spain; 300, 400, and 601 mL/d in Sweden; and 83, 380, and 488 mL/d in the United Kingdom.

Lexique :

  1. L’ajustement statistique consiste à corriger un résultat des effets parasites induits par des covariables qui influencent aussi le critère de jugement, qui est ici la mort. Cela diminue le bruit de fond induit par ces covariables et améliore ainsi la précision de l’estimation. Dans cette étude, les covariables dont le bruit de fond a été corrigé sont le tabac en tout premier lieu, puis l’alcool, l’IMC, l’activité physique, l’apport calorique journalier et la qualité de l’alimentation, la ménopause et son traitement hormonal, la prise de contraceptifs oraux, l’âge, l’éducation, le pays.
  2. Alkaline phosphatase (ALP) : Un taux élevé d’alkaline phosphatase une maladie hépatique, ou une obstruction des voies biliaires.
  3. Alanine transaminase (ALT) et aspartate aminotransférase (AST) : Une haute concentration d’ALT et d’AST témoigne d’un état inflammatoire persistant au niveau du foie, et révèle aussi qu’une part des cellules hépatiques est entrée en apoptose à cause de dommages subis par le foie.
  4. Gamma glutamyl transpeptidase (GGT) : Un taux de GGT augmente à partir de 60 ans. Ce dosage permet essentiellement de vérifier l’intégrité du foie.
  5. Albumine : Des taux faibles peuvent indiquer une perte importante de tissu hépatique.
  6. Protéine C réactive (CRP) : Le dosage de la protéine C réactive n’est pas seulement un marqueur de l’état inflammatoire. Selon une étude menée par le Dr. Ridker de l’université d’Harvard, le dosage de la protéine C réactive serait un meilleur indicateur de l’atteinte du système cardiovasculaire que la mesure du taux de cholestérol sanguin.
  7. Hémoglobine glyquée (HbA1c) : Le pourcentage de HbA1c varie proportionnellement en fonction de la glycémie moyenne sur trois mois. La mesure de HbA1c donne des renseignements l’équilibre glycémique sur une longue période que le simple dosage du glucose.
  8. Lipoprotéine (a) (Lp(a)) : La Lp(a) est appartient à la famille des LDL (Low Density Lipoprotein). Son dosage est utile au dépistage des maladies coronaires et vasculaires cérébrales ou encore thrombotiques. Plus son taux est faible, meilleure est la santé.
  9. Cholestérol HDL ( HDL-C) : Le cholestérol HDL (High Density Lipoprotein) est un ensemble de lipoprotéines qui transportent le cholestérol des artères vers le foie. Il est connu comme « le bon cholestérol » car il permet d’éviter l’accumulation de cholestérol dans les vaisseaux sanguins, un facteur de risque cardiovasculaire. Plus son taux est élevé, meilleure est la santé.

Farah Bahou

Author

Auteure

Farah studied biochemistry, therapeutics and molecular and biopharmaceutical innovation at Aix-Marseille university and Paris 7 Diderot university.

More about the Long Long Life team

Farah a étudié la biochimie, la thérapeutique et les innovations moléculaires et biopharmaceutiques à l’université d’Aix-Marseille et à l’université Paris 7 Diderot.

En savoir plus sur l’équipe de Long Long Life

Sources :

[1] Gunter, M. J., Murphy, N., Cross, A. J., Dossus, L., Dartois, L., Fagherazzi, G., … & Tjønneland, A. Coffee Drinking and Mortality in 10 European CountriesA Multinational Cohort StudyCoffee Drinking and Mortality in 10 European Countries. Annals of Internal Medicine.

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[3] Loftfield E, Freedman ND, Graubard BI, Guertin KA, Black A, Huang WY, et al. Association of coffee consumption with overall and cause-specific mortality in a large US prospective cohort study. Am J Epidemiol. 2015;182:1010-22. [PMID: 26614599] doi:10.1093/aje /kwv146

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